Skip to main content
Category

Témoignage

Mon sang et moi

By Témoignage

Mon sang et moi

Ou comment je pratique le Flux Instinctif Libre

Depuis 5 ans je n’utilise plus aucune protection hygiénique…

Que se passerait-il si on n’enlevait pas les couches des bébés ?

Quand j’ai découvert la pratique de la rétention des règles, aussi appelée le Flux Instinctif Libre, j’ai été choquée et tellement en colère !

On continuerait tous à se faire dessus et c’est ce qui se passe avec nous toutes, femmes. Du moins c’est l’amère sensation que ça me donne.

Par manque de connaissance, nous n’apprenons pas à retenir notre sang...

Mais qu’en est-il réellement de la physiologie ? Peut-on comparer le rôle de l’urètre à celui de l’utérus ou à celui du col de l’utérus ?

Franchement je n’en sais rien. Ce que je sais, c’est ce que j’expérimente pour ma part, dans mon corps.

Ne rien utiliser du tout ?

Alors tout d’abord, pour démystifier (personnellement, en parlant en mon nom), il m’arrive de temps en temps d’avoir une goutte de sang ou deux qui s’échappent. Je glisse en général une feuille de PQ dans ma culotte, je préfère ça à un protège slip. Comme c’est beaucoup plus fin, je ne la sens pas, et comme je ne me sens pas protégée, je suis automatique plus attentive aux signaux de mon corps.

Est-ce que réellement je retiens mon sang ou est-ce que je me contente d’aller au WC quand le sang coule ? Sûrement un mélange des deux. Une chose est sûre, c’est qu’à présent, à chaque fois que j’ai mes règles, je ne m’en rends compte que parce que je vais aux WC faire pipi. Et à chaque fois, à mon grand étonnement et émerveillement, je libère une grande quantité de sang (sans avoir eu aucune perte côté culotte).

Quand j’ai eu mes règles pour la première fois j’avais 11 ans. J’ai utilisé des serviettes et j’ai trouvé ça tellement horrible comme sensation que quand elles sont revenues, je me suis enfermée dans la SDB avec le mode d’emploi des tampon et hop ! Ça a été une première relation d’une dizaine d’années… Je trouvais les tampons vraiment simples et chouettes, je me sentais libre et j’oubliais facilement que j’avais mes règles. À 20 ans, j’ai entendu parler pour la première fois d’un tampon bio. C’était la cup (n’hésitez pas à jeter un coup d’œil au site de Miu cup*). Je l’ai essayée surtout par soucis écologique mais j’ai très vite été conquise car je suis adepte des randonnées, et du camping sauvage. Grâce à elle, je n’ai plus eu besoin de me trimballer avec des tampons usagés si je restais plusieurs jours en forêt, si j’allais dans une plage sauvage ou autre. Après une nouvelle relation de 8 ans, j’ai découvert le flux instinctif libre. Une vraie révélation !

Tout d’abord pour essayer de retenir mes règles, j’ai acheté des serviettes lavables (vous pouvez jeter un coup d’œil du coté de Dans ma culotte*). Elles m’ont aidé la première année.

Un environnement safe

J’ai la chance de travailler en général soit à la maison soit dans un environnement amical (associatif avec des wc à portée de main). Quand parfois ça marchait c’était juste whaou ! Tous mes collègues, hommes et femmes, entendaient mes cris de joie et de fierté ! Et quand ça ne marchait pas, ça me donnait juste envie de continuer à tenter. Je trouvais alors que la durée de mes règles et de ce nouveau jeu était trop courte et il me tardait de pouvoir essayer de nouveau. Je me rappelle la première fois que je suis sortie un soir dans un bar de mon quartier (pas très loin au cas où), la première fois que j’ai fait du vélo, que j’ai surfé, toutes les nouvelles premières fois sans protections hygiéniques. A chaque fois c’était whaou !

J’ai eu « un accident » une fois…. Je rentrais de la plage dans les landes avec un nouveau chéri quand nous sommes tombés nez à nez avec des sangliers. J’ai tellement flippé qu’à mon grand stress, mon sang s’est mis à couler le long des mes mollets… Au final rien de bien grave, un petit coup de serviette discrètement et il n’a rien vu !

La semaine dernière, j’étais réglée et à la plage quand j’ai commencé à faire des pas de capoeira avec un ami. Je me suis soudain figée en me rappelant que j’étais réglée. Je lui ai dis, il m’a répondu que je n’avais pas à me faire soucis, « que si je mettais à saigner, que c’était naturel ! ». Bon tout le monde est loin d’avoir cette ouverture d’esprit, mais j’ai vraiment trouvé ça beau. J’ai la chance de vivre dans un environnement qui à la fois est très compréhensif mais aussi que « j’éduque », d’une certaine façon à ce sujet, en brisant les tabous.

La texture du sang

J’ai continué à voyager quelques années avec la cup au cas où dans ma trousse à toilette. La première fois que je suis allée surfer en étant réglée, j’ai eu peur et j’ai décidé de réutiliser la cup. Quand j’ai voulu vider celle-ci derrière un palmier je me suis rendue que la texture de mon sang avait changé. On me l’avait dit mais je ne l’avais pas encore expérimenté. J’ai découvert que mon sang était plus visqueux. Est-ce parce qu’il coagule ? Je ne sais pas, il a plutôt une texture… de blanc d’œuf. Rouge. Je pense que ça aide beaucoup à éviter les fuites. Ce qui est très étonnant, c’est que ce jour-là quand je suis allée vider la cup une seconde fois, le sang était redevenu liquide, comme avant.

Ne pas se mettre en danger

Aujourd’hui j’ai arrêté de trimbaler ma cup, je n’ai vraiment plus envie de l’utiliser (pour l’instant, évitons d’être radicale, pour quoi que ce soit). J’ai une seule culotte menstruelle (de Plim*), toute simple, en coton noir, que j’utilise quand par exemple je vais voir un ostéopathe et que je suis réglée. Ou que je fais du tissu aérien. Ne prenons pas trop de risques ! ET je lorgne depuis un petit moment du coté des très jolies culottes de Aglaé Lingerie*.

Je trouve qu’il est vraiment très très important de ne pas se mettre en danger. Nous transportons de manière générale de nombreux tabou et trauma autours des règles. Ce n’est pas la peine de s’en rajouter parce que l’on souhaite être super blood woman ! Par exemple pour ma part quand je vais surfer et que je suis réglée, j’utilise au cas où un bikini noir, j’ évite le blanc !
(vous pouvez trouver des maillots spécial règles chez Fempo*)

Il est important de ne pas forcer. Dans tous les sens.

Ne pas forcer physiquement. Ne pas pousser vers le bas pour libérer le sang plus vite et ne pas s’entrainer comme une malade à juste contracter. Pour ma part mon grand enseignement a été d’apprendre à relâcher. Aller au wc et me détendre. Laisser couler doucement le sang. C’est tout aussi important (ou peut-être plus) que de contracter. Je ne contracte que lorsque je sens que ça coule et que je dois courir au wc, ce qui arrive en général quand je suis distraite, en général quand je travaille devant mon ordinateur, sans faire de pause pipi. Plus que le fait de contrôler mon sang, j’ai appris à écouter mon corps.

Ne pas forcer dans le sens de je vais y arriver à tout prix ! Et si je n’y arrive pas c’est que je suis nulle… Certaines d’entre nous ont des règles hémorragiques et perdent beaucoup de sang, plus que la moyenne, sans le savoir. Nous avons déjà beaucoup de charge mentale, nous transportons beaucoup de culpabilité alors n’en rajoutons pas !

Question quantité et question la nuit…

Pour ma part j’ai beaucoup plus de facilité à retenir mon sang lorsque je saigne beaucoup. Je crois que quand je ne saigne presque plus, comme je suis assez flémarde et pas trop stressée par le fait de tacher ma culotte, je deviens moins attentive.

La nuit je n’ai aucun soucis. Je dois juste me souvenir au matin que je suis réglée pour filer aux WC. Mais quand je dors chez des amis je mets une culotte au cas où (sécurité, sécurité !).

Quoi de plus ?

Je crois avoir fait le tours de la question côté expérience personnelle. N’hésitez pas à partager la votre en commentaire.

Et le plus important pour moi : vraiment, vraiment, vraiment, après 8 ans soit plus de 400 journées de règles et ben je suis toujours étonnée et fière quand je libère l’équivalent d’une cup dans les toilettes ! Je trouve ça toujours aussi magique et merveilleux !

* Je vous partage ces marques juste parce qu’elles font partie de celles que je connais et que je suis, sans aucune contrepartie commerciale !

Tu souhaites découvrir la puissance de ton corps et lui redonner ses propres rênes ?

Découvre notre communauté de self-help !

A rebrousse poil

By Témoignage

Mes poils et moi

À rebrousse poil !

“Au départ sur terre c’était Byzance, tout le monde m’a brossé dans mon sens…”

Cette chanson a eu beau faire partie de mes préférées du groupe Java, il aura fallu que j’attende d’avoir 32 ans et quelques semaines pour oser découvrir… mes poils !

Tout a commencé par une certaine flemme liée quant à elle à une certaine hyperactivité. Trop de choses à faire pour perdre du temps à m’épiler !

D’abord, revenons en arrière, on était en juin, je venais de rencontrer un jeune homme charmant. Les premiers soirs je n’étais pas très velue et ça c’était plutôt (très) bien passé entre nous. Puis, l’été venant, je suis partie un mois dans mon village aveyronnais. Je travaillais sur le chantier de ma maison et mon apparence passait bien après tout le reste. La veille de le revoir, j’ai voulu utiliser un de mes instruments de tortures (quitte à me faire du mal je le fais jusqu’au bout, pas de rasoir pour moi) mais j’ai finalement préféré jouer à des jeux de société avec mes cousins.

Quel glamour ! Ensuite, j’ai donc revu ce jeune homme un peu plus poilue. Mais finalement la soirée m’a laissée encore plus enthousiaste à son égard. Un autre mois a filé. Et j’ai profité de la chaleur de l’été, des jupes, des robes, des dos-nus et finalement je m’habituais à mes poils. En fait, ceux de mes aisselles m’intriguaient, je n’arrêtais pas de les caresser, de m’étonner de leur contact, de leur vue.

J’avais peur d’avoir une odeur de transpiration plus forte mais non, tout allait bien de ce côté là ! Aussi, petit à petit j’ai pris un certain plaisir à les avoir, j’ai même trouvé que ça me donnait un petit air sauvage, assez sexy finalement. De manière générale par rapport à mes amies, je suis plutôt chanceuse coté poils. Pas très nombreux et plutôt fins, ils se camouflent sur ma peau mate. Je ne m’en occupais pas très souvent.

Après l’été, le chantier à la campagne puis le surf à la plage, j’ai du me résigner à rentrer en ville et là ! Là, j’avoue que ça a été dur, j’ai vraiment hésité à tout enlever. Enfin, dur d’assumer les rdv avec des élu.e.s de collectivités territoriales. Surtout que je suis du genre assez nature, à lever les bras au ciel quand je m’exprime ! Mais bon, prendre une grande respiration, sembler sûre de soit et ça passe ! Et si besoin d’un coup de motivation, un article féministe c’est pas mal…

Puis côté cœur j’ai été un peu vache :
« Dis, ça te dérange mes poils ? »
« Pas du tout… »

Bon c’était ce qu’il pensait vraiment mais si il m’avait dit que oui, j’aurais vraiment été très très déçue de lui. Et pour être honnête, je ne sais pas trop comment j’aurais réagi. Et en même temps j’ai eu besoin d’être rassurée, de me sentir encore désirée, encore femme. Car finalement le plus dur restait à venir. Les poils de mes jambes n’arrêtaient plus de pousser !

Si niveau aisselles mes poils ne rentrent pas en compet’ avec les mecs, côté mollet c’est pas gagné !!!

Et oui, je n’aurais jamais imaginé avoir des jambes… Qui ressemblent à celles d’un homme. Ça m’a vraiment perturbé. J’ai vraiment eu du mal à accepter que mes jambes n’étaient pas anormales, que ce n’était pas des jambes de mecs, mais les miennes, des jambes de femmes.

Puis la venue de l’automne ne m’a pas aidé à mieux assumer mes poils car plus je les ai cachés (derrière des habits, à cause de la météo) moins j’ai assumé, plus j’ai eu honte. Ils ont failli y passer début décembre quand des amis d’enfances m’ont invité aux 60 ans de leur père avec Jacuzzi… Oups !

Les poils mouillés ça paraît encore plus long et plus noirs !

Finalement ils sont encore là et je commence à les trouver doux. Et je me dis qu’il en faut peu pour que je commence à les apprécier… Mais le hic c’est que le jeune homme s’est envolé : nouveau défi !

« Ce mec il est plutôt pas mal mais dois-je lui dire que je cultive mes poils ?? ! »

Et c’est tout bête mais bon suis-je vraiment assez forte pour assumer un vent sous la couette ? Dur, dur… Vraiment l’été c’est beaucoup plus facile d’être naturelle, de ne pas se prendre la tête… Et puis dans 10 jours je m’envole pour le Brésil. 3 mois. Et s’il y a bien un pays qui fait la guerre au poil c’est bien celui-là !!! Alors je me questionne : vais-je les garder ?

Au final, que je les garde ou non, ce que j’aime aujourd’hui c’est d’avoir vécu cette expérience.

Et de m’être confrontée à la découverte de mon corps au naturel, d’avoir vécu de nombreuses émotions différentes : le rejet de mes jambes, la honte, leur acceptation, la douceur du poil et malgré tout la fierté de sortir, peut-être pour un court moment, du diktat physique. Puis surtout ce qui me questionne c’est que nos corps hommes et femmes sont peut-être beaucoup plus similaires que ce que l’on croit (depuis que je bosse sur mon chantier j’ai plus de biscotto que certains de mes amis !). Mais ça c’est autre sujet !

Torse Nue

By Poitrine, Témoignage

Torse nue

Ou ma difficulté à m'exposer, au soleil, au vent, à l'eau, librement

Je ne porte plus de soutien gorge depuis maintenant cinq ans.

Je me souviens du premier jour où je n’en ai pas porté, en 2012, lors d’un tournage au Congo dans la brousse. Ce jour-là ce n’était pas un choix. Mon tee-shirt était trop poisseux et la majorité de mes affaires dans une maison à la capitale. Je n’avais qu’un dos-nu à me mettre et porter dessous un soutien-gorge « normal » était vraiment trop « vulgaire ». Il aurait était trop voyant. Je me souviens avoir passé une journée horrible.

Je me sentais nue, observée, j’avais l’impression que tout le monde le voyait et me jugeait.

J’étais affolée et derrière ma lourde caméra, j’essayais de cacher ma poitrine.

Quelques années plus tard, au Brésil, j’ai commencé, petit à petit, à arrêter de porter un soutien-gorge. La chaleur moite de la Bahia les rendait inconfortables. Ceci est quasiment inconsidérable pour les brésilienne et c’est la même pour le topless à la plage. D’ailleurs quand une touriste montre ses seins, la rumeur court très vite sur la plage : « Venez-voir il y a une française ! » Pareil pour les aisselles non épilées qui seraient notre adage… Incroyable non ? Serait-on plus libre à l’étranger ?

Puis je suis rentrée en France. Et au tout début je remettais des soutien-gorge lorsque j’allais à Paris voir des producteurs ou lorsque j’avais des rendez-vous important.

Revenons à nos moutons, ou plutôt à l’écume des vagues de septembre quand je faisais allègrement du topless au soleil. Non ce n’est pas vrai.

Je suis encore bien souvent la première à exposer mes seins ce qui n’est pas facile.

Et je ressens toujours beaucoup de gène quand je quitte le territoire de ma serviette, que je me lève pour aller faire un tour dans l’eau. J’entends presque chuchoter : « t’as vu comment elle expose ses seins ? Comment ils bougent à chacun de ses pas ? » Paranoïa quand tu nous tiens.

Alors que je commençais à assumer, presque à revendiquer mon état de femme libre, sauvage, seins nus, je me suis surprise à chercher mon haut de maillot de bain, pour le mettre avant d’enfiler ma combinaison pour aller surfer. Comme si je mettais un soutien-gorge. Je me suis demandée pourquoi et j’ai arrêté mon mouvement. J’ai enfilé ma combinaison, fait quelques étirement et retrouvé avec bonheur les vagues. Une fois bien épuisée, mes pauvres muscles rincés, je suis sortie de l’eau pour aller à la… douche…

Enlever la combinaison, qui colle à la peau, les seins à l’air. Dur, dur, dur. Vraiment.

Je ne pensais pas que ce geste me coûterait tant. J’ai regretté et franchement, je ne l’ai pas refait des quinze jours. Je ne suis pas encore prête. Je ne sais pas pourquoi je me suis sentie autant exposée, torse nue.

D’ailleurs pourquoi employons-nous plutôt l’anglicisme « topless » pour les femmes (donc littéralement sans le haut) et plutôt « torse nu » pour les hommes ?

J’ai repensé à mon enfance et au jour où, alors que j’étais en train de faire une randonnée en vélo avec mes cousins, mes parents m’ont dit de mettre un tee-shirt. Ils m’ont expliqué que je ne pouvais plus être torse-nue car mes seins commençaient à pousser. J’étais très jeune, une dizaine d’années, je n’ai pas compris. Pourquoi je devais porter ce tissu mouillé de transpiration alors que mes cousins sentaient le vent sur leur peau nue ? Ce souvenir, qui peut paraître tellement anodin, a été pour moi une injustice terrible.

En devenant femme, je n’avais plus les mêmes droits que les garçons et je devais me cacher.

Mes infections urinaires et moi

By Témoignage

Mes infections urinaires et moi

Ou une histoire d'amours et de douleurs

Mes amours

Peu de temps après avoir engagé ce que je considère comme ma première vraie histoire d’amour (j’avais 18 ans) j’ai commencé à avoir des infections urinaires. La première, je m’en souviendrais toujours. Juste après avoir fait l’amour, je me suis précipitée aux toilettes et là l’horreur j’avais terriblement mal et je saignais !

Toute la nuit je suis retournée aux toilettes, toutes les demi-heures ne libérant que quelques gouttes d’urine et de sang.

J’étais fiévreuse, c’était horrible, j’ai cru que je faisais une hémorragie interne (quelle panique !). Du docteur consulté le lendemain, je ne me souviens que de cette drôle de question :

Avez-vous consommé beaucoup de chocolats ou de champignons dernièrement ?

J’ai appris à ce moment-là qu’il fallait boire beaucoup d’eau.

J’ai continué à faire une infection par mois à peu près, jusqu’à ce que ma mère me donne des gélules de canneberge. C’était en 2006, j’ai vite renoncé à prendre toute la plaquette qui coûtait cher au vu de mon budget d’étudiante, me contentant de prendre une gélule après chaque rapport. Les infections se sont petit à petit arrêtées, nous sommes restés ensemble trois belles années. J’ai ensuite connu d’autres amours, petits ou longs.

Après 6 années de répit, juste après la rupture de ma seconde très belle histoire d’amour (idem trois années de vie commune), j’ai refait une infection urinaire.

J’ai essayé de boire beaucoup d’eau mais j’étais en déplacement ce qui n’est pas évident. À l’étranger pour le week-end, je ne suis pas non plus allée voir un docteur. Je m’en suis donc mal occupée et cette fois-ci ça a commencé à remonter dans les reins. J’ai eu une fièvre incroyable (3 journées sans passer en dessous des 39,5C, à frôler les 41). Le SAMU est venu deux fois mais d’après eux j’étais en pleine forme ! J’ai appris à ce moment-là que tant que des marbrures n’apparaissent pas sur les ongles ou les genoux tout va bien même si on a une forte fièvre.

J’ai aussi appris que les anti-bio pris en conscience c’est bien.

Je me suis faite une belle frayeur car j’ai ensuite mis plusieurs jours avant d’arriver à penser normalement (j’étais carrément stone, au point de penser que la fièvre avait brulé mes neurones).

En 2013 j’ai tout quitté : copain, travail, famille, pays, pour faire le tour du monde (qui s’est rapidement arrêté au Brésil).

Une année après ma fameuse pyélonéphrite (l’infection urinaire qui était remontée jusqu’aux reins) je suis à nouveau tombée amoureuse et boum. L’infection urinaire, mon grand amour, est revenue dans ma vie. Une par mois au minimum. J’étais alors au Brésil, j’y ai découvert l’infusion de plantain, de barbe du mais, de la peau de l’ananas, des clous de girofle et l’huile de copaïba (en usage interne et externe).

J’ai commencé à étudier de plus près mes infections urinaires.

Parfois elles apparaissaient après un rapport sexuel, parfois juste après une dispute, parfois avec mes règles, parfois quand je prenais le bus (10h de voyage sans toilettes et donc sans boire)… J’ai aussi commencé à regarder du côté des significations : perte de repère, territoire, colère…

J’ai aussi entendu parler que les cystites pouvaient être liées à une alimentation trop acide, qu’il fallait manger des aliments alcalinisant, en général complets, peu de viande, peu d’alcool. Ou encore à cause d’une molécule du thé qu’elles ne supportent pas. Que des choses qui visiblement n’étaient pas la source du problème chez moi. De retour en France j’ai attaqué une cure intensive de canneberge qui cette fois-ci n’a eu aucun effet.

J’ai alors rencontré ma grande amie : l’huile essentielle de sarriette.

Si vous la connaissez elle est terrible (à prendre avec du citron, attention les HE sont très puissantes), une vraie bombe qui brule la bouche les lèvres, la gorge mais qui détruit tout (sus Escherichia coli, Proteus mirabilis, Klebsiella, etc…). Je suis aussi persuadée qu’elle m’a protégée du paludisme en Indonésie mais ça c’est une autre histoire. Finalement grâce à mes infections urinaires j’ai découvert l’aromathérapie. Un monde tellement merveilleux que je me suis même formée ! (mais ça aussi c’est une autre histoire !).

Je suis finalement arrivée à bout de ce seconde épisode de vie d’infections urinaires, mais peut-être aussi parce que mon histoire d’amour s’est elle aussi terminée.

Les émotions

J’ai remarqué que les hommes qui me perturbent le plus (positivement) me provoquent le plus d’infection urinaire.

Comme si la peur me submergeait, que je ne voulais pas les laisser entrer dans mon territoire…

Elles arrivent aussi lors de disputes quand je ne me sens pas respectée (et parfois ou souvent ce non-respect vient tout d’abord de moi-même). Finalement pour moi le lien avec les rapports sexuels est très faible contrairement à ce que je croyais au début. Une de mes dernières découverte est le lien avec la constipation (elle même liée à la difficulté de digérer certaines émotions, certains évènements).

Je me retrouve pas mal dans ce que Lise Bourbeau écrit à propos de la cystite (livre Ton corps dit aime-toi) : La personne souffrant d’infection urinaire vit beaucoup de frustration face aux émotions qu’elle vit. Cela la brûle que les autres ne s’apercoivent pas de ce qu’ils lui font vivre. […] Elle attend trop après les autres. Sa colère intérieure la brûle aussi.

Dernièrement...

Ma dernière infection remonte à il y a quinze jours. Je m’étais forcée (comme trop souvent) alors que j’étais exténuée au lieu de prendre du temps pour moi. Une infection a commencé, plutôt petite.

Tellement petite que je l’ai prise de haut, je ne l’ai que vaguement écoutée.

De l’eau, de la sarriette, du citron… Elle a afflué et reflué durant une dizaine de jours (jamais trop forte pour que je m’en inquiète, et parfois tellement faible que j’ai arrêté l’huile essentielle). Jusqu’à une nuit blanche où je me suis tordue de douleur toute la nuit. Exsangue, le matin je me suis ruée chez le docteur qui m’a envoyé faire des analyses.

Deux jours à boire de l’eau comme une névrotique pour attendre les résultats du labo (et les anti-bio, terrible Graal) sauf qu’une fois mon ordonnance en main les quatre pharmacies de mon faubourg étaient fermées (à 15h, cherchez l’erreur). Et je devais prendre un covoiturage qui m’a fait arriver à destination de nuit une fois les autres pharmacies fermées.

Le lendemain, j’allais carrément bien. J’étais dans un stage souffle voix profondément guérisseur. J’ai donc décidé de patienter et de prendre l’anti-bio si ça s’accentuait à nouveau (tout en continuant de boire comme une damnée).

Le dimanche matin au réveil tout allait bien.

En route pour mon stage, je me suis rendue compte que j’avais perdu ma voix (un fin stratagème pour ne pas chanter ce que je désirais le plus tout en le redoutant de manière presque panique). J’ai alors eu un moment de colère, de frustration envers moi-même.

Arrivée sur le lieu sur stage, aux toilettes… Elle était de retour !

J’ai respiré, je suis revenue sur mes émotions et au final tout s’est arrangé, l’anti-bio est resté dans ma trousse à pharmacie, c’est fou, non ?

Quoi qu’il en soit je sais que je dois observer mes infections urinaires. Que malgré ses drôles de tour, mon corps est mon plus grand ami et que tous ces signaux douloureux sont des messages pour me forcer à regarder la ou les vérités en face.

J’ai beaucoup écris, promis dans un prochain article je reviendrais plus en détails sur ce que j’ai retenu de mes différentes recherches !

Marion

Marie Pénélope Péres devant une table avec des bols remplis d'argile blanche, verte, de poudre de rose et de rhassoul

Nos racines de sorcières – 2/2

By Témoignage

NOS RACINES DE SORCIERES 

2/2

Dans un précédent article, je vous ai parlé de la césure qui s’est opérée entre la pratique médicinale ancestrale des femmes d’un côté et la médecine académique naissante de l’autre. En effet,  l’accès aux études de médecine étant interdit aux femmes, toutes celles qui pratiquaient alors la médecine ancienne se retrouvèrent dans l’illégalité, exposées à la chasse aux sorcières.

Qui sont ces femmes qui utilisaient les « simples* » jusque-là ?

Le contexte est celui d’un peuple majoritairement paysan.

Ce peuple a le nez dans la terre et dans tout ce qui y pousse, tout ce qui y vit. Les clôtures n’existent pas encore autour des demeures, la terre est perçue comme un bien commun et ce peuple en extrait chaque jour de quoi assurer la vie et la survie. En plus des plantations, de l’élevage et du potager, leurs mains affairées ne s’arrêtent jamais de glaner, ramasser, récupérer. Les bois aux abords des hameaux et des villages sont parfaitement entretenus car la moindre brindille de bois mort est une ressource. Les écorces, les feuillages, les baies, les champignons, les racines, graines, glands, fleurs et fruits font intégralement partie de la vie domestique, que ce soit pour se nourrir, se vêtir, confectionner des ustensiles, des outils, se laver, brosser les toisons… et, bien évidemment se soigner.

Chaque femme, en tant que gardienne du foyer, est détentrice de recettes à base de « simples », transmises de famille en famille, pour prendre soin des siens.

Panier en osier rempli de baies

Elle connait les plantes qui poussent au pied de sa porte et sait en faire des remèdes de base pour soigner maux et blessures. Elle intègre quotidiennement herbes et racinages revigorants aux soupes qu’elle confectionne et au pain qu’elle cuit, qui forment l’essentiel des repas quotidiens.
Etre autonome, dans ces temps reculés, est une condition fondamentale à la survie, dans ce contexte, à peu près toutes les femmes du peuple cueillent et utilisent quotidiennement des « simples ».

Et puis il y a celle qu’on va chercher quand les remèdes domestiques ne suffisent plus.

tresse de d'aubépine

Elle, c’est la Sage-femme. Entendons-le dans le sens de l’époque, la femme Sage. Ses connaissances sont larges car, auprès d’autres femmes expérimentées elle a appris les gestes, les remèdes, les plantes et reçu tout ce que les femmes-sages se transmettent depuis des millénaires au sujet de la Vie et de la Mort. Elle a fait de l’art du soin le centre de sa vie et se déplace avec ses herbes médicinales auprès de ceux, celles, qui sont alités, leur prodiguant les soins médicinaux et les veillant autant que nécessaire. On se rend chez elle pour des conseils, lui montrer une blessure, s’assurer que le petit pousse bien, on envoie les enfants l’assister lors des périodes de cueillettes, on troque et on lui rend des services en échange de ses soins… elle fait partie intégrante de la communauté.

Elle est un pilier dans la vie des femmes qui trouvent auprès d’elle un soutient fondamental pour traverser les turpitudes, les naissances et les morts de leurs existences de mères et de femmes.

Si elle entoure l’enfantement de tous ses soins, qu’elle soutient de ses potions celle qui n’arrive pas à concevoir, elle instruit aussi du fonctionnement de son corps celle qui veut limiter ses grossesses, fournit des plantes anticonceptionnelles, et dans certains cas, pratique l’avortement.

La plupart de toutes ces femmes –ainsi que ces hommes du peuple- sont illettrées.

Elles ne lisent donc ni la bible ni aucun livre, mais vivent en bonne entente avec les saints, les symboles et les images qui ornent les églises. Elles ont intégré le christianisme à leur vie quotidienne de façon simple, trouvant une multitude d’analogies parlantes avec le fond encore très païen de leurs visions pragmatiques de la vie.
Aussi durant tous les siècles précédents, ce n’est pas contre ces paysannes occupées à survivre que l’Eglise eût matière à affrontement. Elle avait jusque-là bien d‘autres chats à fouetter…
Mais l’Ordre des médecins, fraîchement établit, va lui fournir des arguments pour braquer la grande Inquisition sur ces petites femmes soignantes.

Pour l’Ordre des médecins, rejoint par l’ordre inquisiteur de l’Eglise*, ces femmes sont ennemies

Chat à la fenêtre
La Fontaine de Beleveau
Rayon de soleil dans un jardin qui éclaire une spirale au sol

Elles portent atteinte à leur autorité, car le peuple à bien plus confiance en elles qu’en tout autre. Casser leur pouvoir ancestral se fera alors de deux manières, premièrement en les éliminant de leur tissu social, deuxièmement en anéantissant leur crédibilité auprès du peuple. Ad Vitam Aeternam.

On rédigea un manuel de l’inquisiteur, le Malleus Maleficarium*, qui allait, durant plusieurs siècles, servir ce vaste projet. L’argument de choc, qui vise dans un premier temps à les soustraire au monde, figure dès la première page, dès la première ligne, le voici :

« Nul n’a fait plus de tort à la foi catholique que les Sages-femmes : elles calment les douleurs de l’accouchement alors que celles-ci sont une punition de Dieu pour le pêcher d’Eve ; elles vont à l’encontre de la volonté divine en pratiquant le contrôle des naissances et l’avortement. »
La suite du manuel soumet la femme à toute une série de questions, entrecoupées de séries de tortures, visant à établir sa relation avec le diable et son statut de sorcière. Les réponses étant elles aussi déjà écrites, l’issue du procès ne fait aucun doute.

La terreur et la manipulation engendrant son lot de délation, de nombreuses personnes, y compris des enfants, périrent en même temps qu’elles, sur les bûchers.*

L’autre nom pour Malleus Maleficarium est le marteau des sorcières. J’aime bien en retourner le sens, et dire que c’est le marteau avec lequel on a fait entrer l’idée de la sorcière dans la tête des gens !

Il faut dire que c’était une idée de génie, qui a très bien fonctionnée ! Dans un prochain article je vous parlerai des éléments de la pratique ancestrale des femmes qui ont été détournés pour créer le personnage de la vilaine sorcière.

On peut imaginer combien le traumatisme fût puissant.
En quelques générations de tortures, de terreur et de bûchers, ces transmissions féminines vieilles de plusieurs milliers d’années furent déracinées du quotidien.
On y a tous beaucoup perdu.

Les femmes, en première ligne, y ont perdu ce quelque chose d’indicible, de si fondamental, que je nommerai leur souveraineté, à défaut d’un terme plus juste. J’entends par là, la souveraineté sur leurs organes génitaux, la souveraineté sur leur ventre, sur leur sexualité. La souveraineté non pas sur autrui mais sur soi-même.

Sans ce sentiment naturel de souveraineté, au centre de soi, nous devenons dépendantes. Affectivement, socialement et spirituellement dépendantes. Alors – et j’en reviens au point de départ du premier article – nous attendons qu’on nous donne la permission. La permission d’utiliser les plantes médicinales, la permission de se soigner soi-même, la permission d’enseigner, la permission d’enfanter à quatre pattes, la permission d’accoucher chez soi, la permission de crier, la permission de gérer soi-même sa contraception, la permission d’avorter, la permission de dire oui, la permission de dire non. Nous attendons d’avoir un diplôme, d’avoir une validation extérieure, d’avoir l’assentiment de nos pairs, de notre mari, de nos parents, du juge, du prêtre, du gourou, du maitre spirituel, du prof, du médecin.

Mais tout au fond de nous nous le savons, la seule permission dont on ait besoin, en vrai, c’est la nôtre. Et sa source se trouve toujours au même endroit, malgré l’oubli. Dans notre ventre !

Marie

Références

*(1) Les simples ou simples médecines, était le nom donné durant le Moyen-Age aux plantes médicinales.

*(2) En réalité le Vatican a assez rapidement émis des doutes sur le bien-fondé de la chasse aux sorcières. Ce sont les inquisiteurs eux-mêmes qui en ont pris l’initiative et l’ont menée à bien.

*(3) Le Malleus Maleficarium a été rédigé et édité en 1486, par deux dominicains allemands (Henrich Kramer et Jacob Sprenger).
Mis à l’index assez rapidement par l’église catholique. Néanmoins son succès fût grand auprès des catholiques et des protestants qui menaient la chasse aux sorcières, il fût largement utilisé par les inquisiteurs et maintes fois réédité.

*(4) la plupart mourraient durant les séances de tortures. Certaines moururent en prison, souvent empoisonnées. D’autres devinrent errantes, tous leurs biens confisqués, bannies de leurs villages. Nombreuses furent brûlées vives. (Les chiffres varient selon les sources, on estime à plusieurs milliers, sur environ 4 siècles)
Il est important de comprendre que la chasse aux sorcières a été lucrative, qu’elle a générée une économie, comme une entreprise.

Lectures conseillées

Sorcières, Sages-femmes & infirmières. Barbara Ehrenreich, Deidre English, éditions Cambourakis.
Femmes qui courent avec les loups. Clarissa Pinkola Estes.
Devenez amie avec votre ventre. Lisa Sarasohn. Editions Le courrier du livre.
Rêver L’obscur, Femmes, magie et politique. Starhawk. Editions Cambourakis.
La femme Shakti. Vicki Noble. Editions Véga.
Le trèfle de vie. Susun S Weed. Editions Mamamélis.
Une sorcière des temps moderne. Rina Nissim. Editions Mamamélis.
Les secrets de la sexualité féminine. Maitrayi D. Piontek. Editions Le courrier du livre.

Les mains de Marion attrapent deux bols d'argile blanche et de poudre de rose

Nos racines de sorcières 1/2

By Témoignage

Nos racines de sorcières

Marie Pénélope Péres devant une table avec des bols remplis d'argile blanche, verte, de poudre de rose et de rhassoul

Je suis partisane d’une réappropriation de l’usage des plantes médicinales en mode sorcière !

Dans cette démarche, que je ne suis pas la seule à avoir adoptée, l’apprentissage se passe par :

Le faire ensemble, l’oralité et l’usage dans la vie quotidienne.

Tout en cueillant, tout en fabriquant, tout en essayant les remèdes pour solutionner des maux du quotidien, mine de rien, nous nous exposons à de vraies réflexions sur ces plantes que nous avons entre les mains.

A travers l’expérimentation, nous apprenons à tenir compte de notre corps, des signaux qu’il émet, de son langage. Nous aiguisons notre capacité à observer et à ressentir. Nous déduisons des choses et les comparons à d’autres expériences. Nous écoutons les résultats partagés par d’autres personnes. Nous cherchons à améliorer un remède ou une façon de procéder. Nous laissons de côté ce qui visiblement ne fonctionne pas pour nous. Les énigmes que nous rencontrons nous poussent à la recherche d’information. Parfois alors notre quête prendra mille détours ! Et nous voilà parties à fouiller dans l'herboristerie, l’anatomie, la biologie du corps humain, la botanique et parfois même l’ethnobotanique, le symbolisme ou l’anthropologie… Bref, finalement, un véritable voyage au cœur des connaissances acquises au fil des générations, sur l’humain et le monde dans lequel -et grâce auquel- nous vivons !

C’est une démarche d’investigation, qui prend sa source dans l’expérience, l’observation. La théorie vient après, si elle est nécessaire, quand elle est nécessaire.

A mon sens, c’est d’ailleurs la base de la démarche scientifique ! Cette façon de faire, empirique, a fait totalement partie de la vie des femmes pendant des millénaires, jusqu'à la renaissance, moment où ont été fondées les premières universités de médecines, réservées exclusivement aux hommes.

C’est à partir de ce moment qu’un gouffre s’est ouvert entre la pratique médicinale des femmes et la médecine académique.

Moment charnière dans notre Histoire, l’interdiction faite aux femmes à utiliser et soigner avec les plantes médicinales a été un puissant levier qui a autorisé et facilité l'expansion de la chasse aux sorcières, lui donnant une forme de légalité sociale qui dépassa largement la cause religieuse. La pratique empirique, accumulée par des générations et des générations de femmes, transmise oralement dans les cuisines et chantée à travers les champs pendant des millénaires, s’est tue, au pied des bûchers. Les universitaires et les médecins en ont compilées les bases fondamentales dans des livres, écrits et signés par eux. S’attribuant telle ou telle recette pratiquée depuis la nuit des temps par celles qui les ont portés, nourris et soignés. Jamais il ne sera fait mention de leurs sources. En revanche, encore aujourd’hui, en 2018, la médecine académique –par l’intermédiaire de certains médecins- continue d’intimider les femmes et de les rendre vulnérables. Ce gouffre, ouvert il y a plusieurs siècles, ne s’est pas tout à fait refermé. Trop d’inconscience collective demeure encore. Et il me semble que c’est loin d’être anodin, si c’est particulièrement dans le domaine de la gynécologie et de l'obstétrique que l’on peut constater tant de gestes médicaux violents, intrusifs, inutiles, où le dénis, le mépris et l'humiliation sont monnaie courante...

Je suis donc partisane d’une herboristerie en mode sorcière, qui replace l’expérience au cœur de son savoir. Et j’encourage toutes les femmes qui en ressentent l’envie dans leurs entrailles à oser suivre leur élan :

C’est un élan de vie, de réappropriation d’un vaste territoire féminin instinctif, et, certainement, de guérison de l’inconscient collectif.

Marie

Close Menu