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Mon sang et moi

Ou comment je pratique le Flux Instinctif Libre

Depuis 5 ans je n’utilise plus aucune protection hygiénique…

Que se passerait-il si on n’enlevait pas les couches des bébés ?

Quand j’ai découvert la pratique de la rétention des règles, aussi appelée le Flux Instinctif Libre, j’ai été choquée et tellement en colère !

On continuerait tous à se faire dessus et c’est ce qui se passe avec nous toutes, femmes. Du moins c’est l’amère sensation que ça me donne.

Par manque de connaissance, nous n’apprenons pas à retenir notre sang...

Mais qu’en est-il réellement de la physiologie ? Peut-on comparer le rôle de l’urètre à celui de l’utérus ou à celui du col de l’utérus ?

Franchement je n’en sais rien. Ce que je sais, c’est ce que j’expérimente pour ma part, dans mon corps.

Ne rien utiliser du tout ?

Alors tout d’abord, pour démystifier (personnellement, en parlant en mon nom), il m’arrive de temps en temps d’avoir une goutte de sang ou deux qui s’échappent. Je glisse en général une feuille de PQ dans ma culotte, je préfère ça à un protège slip. Comme c’est beaucoup plus fin, je ne la sens pas, et comme je ne me sens pas protégée, je suis automatique plus attentive aux signaux de mon corps.

Est-ce que réellement je retiens mon sang ou est-ce que je me contente d’aller au WC quand le sang coule ? Sûrement un mélange des deux. Une chose est sûre, c’est qu’à présent, à chaque fois que j’ai mes règles, je ne m’en rends compte que parce que je vais aux WC faire pipi. Et à chaque fois, à mon grand étonnement et émerveillement, je libère une grande quantité de sang (sans avoir eu aucune perte côté culotte).

Quand j’ai eu mes règles pour la première fois j’avais 11 ans. J’ai utilisé des serviettes et j’ai trouvé ça tellement horrible comme sensation que quand elles sont revenues, je me suis enfermée dans la SDB avec le mode d’emploi des tampon et hop ! Ça a été une première relation d’une dizaine d’années… Je trouvais les tampons vraiment simples et chouettes, je me sentais libre et j’oubliais facilement que j’avais mes règles. À 20 ans, j’ai entendu parler pour la première fois d’un tampon bio. C’était la cup (n’hésitez pas à jeter un coup d’œil au site de Miu cup*). Je l’ai essayée surtout par soucis écologique mais j’ai très vite été conquise car je suis adepte des randonnées, et du camping sauvage. Grâce à elle, je n’ai plus eu besoin de me trimballer avec des tampons usagés si je restais plusieurs jours en forêt, si j’allais dans une plage sauvage ou autre. Après une nouvelle relation de 8 ans, j’ai découvert le flux instinctif libre. Une vraie révélation !

Tout d’abord pour essayer de retenir mes règles, j’ai acheté des serviettes lavables (vous pouvez jeter un coup d’œil du coté de Dans ma culotte*). Elles m’ont aidé la première année.

Un environnement safe

J’ai la chance de travailler en général soit à la maison soit dans un environnement amical (associatif avec des wc à portée de main). Quand parfois ça marchait c’était juste whaou ! Tous mes collègues, hommes et femmes, entendaient mes cris de joie et de fierté ! Et quand ça ne marchait pas, ça me donnait juste envie de continuer à tenter. Je trouvais alors que la durée de mes règles et de ce nouveau jeu était trop courte et il me tardait de pouvoir essayer de nouveau. Je me rappelle la première fois que je suis sortie un soir dans un bar de mon quartier (pas très loin au cas où), la première fois que j’ai fait du vélo, que j’ai surfé, toutes les nouvelles premières fois sans protections hygiéniques. A chaque fois c’était whaou !

J’ai eu « un accident » une fois…. Je rentrais de la plage dans les landes avec un nouveau chéri quand nous sommes tombés nez à nez avec des sangliers. J’ai tellement flippé qu’à mon grand stress, mon sang s’est mis à couler le long des mes mollets… Au final rien de bien grave, un petit coup de serviette discrètement et il n’a rien vu !

La semaine dernière, j’étais réglée et à la plage quand j’ai commencé à faire des pas de capoeira avec un ami. Je me suis soudain figée en me rappelant que j’étais réglée. Je lui ai dis, il m’a répondu que je n’avais pas à me faire soucis, « que si je mettais à saigner, que c’était naturel ! ». Bon tout le monde est loin d’avoir cette ouverture d’esprit, mais j’ai vraiment trouvé ça beau. J’ai la chance de vivre dans un environnement qui à la fois est très compréhensif mais aussi que « j’éduque », d’une certaine façon à ce sujet, en brisant les tabous.

La texture du sang

J’ai continué à voyager quelques années avec la cup au cas où dans ma trousse à toilette. La première fois que je suis allée surfer en étant réglée, j’ai eu peur et j’ai décidé de réutiliser la cup. Quand j’ai voulu vider celle-ci derrière un palmier je me suis rendue que la texture de mon sang avait changé. On me l’avait dit mais je ne l’avais pas encore expérimenté. J’ai découvert que mon sang était plus visqueux. Est-ce parce qu’il coagule ? Je ne sais pas, il a plutôt une texture… de blanc d’œuf. Rouge. Je pense que ça aide beaucoup à éviter les fuites. Ce qui est très étonnant, c’est que ce jour-là quand je suis allée vider la cup une seconde fois, le sang était redevenu liquide, comme avant.

Ne pas se mettre en danger

Aujourd’hui j’ai arrêté de trimbaler ma cup, je n’ai vraiment plus envie de l’utiliser (pour l’instant, évitons d’être radicale, pour quoi que ce soit). J’ai une seule culotte menstruelle (de Plim*), toute simple, en coton noir, que j’utilise quand par exemple je vais voir un ostéopathe et que je suis réglée. Ou que je fais du tissu aérien. Ne prenons pas trop de risques ! ET je lorgne depuis un petit moment du coté des très jolies culottes de Aglaé Lingerie*.

Je trouve qu’il est vraiment très très important de ne pas se mettre en danger. Nous transportons de manière générale de nombreux tabou et trauma autours des règles. Ce n’est pas la peine de s’en rajouter parce que l’on souhaite être super blood woman ! Par exemple pour ma part quand je vais surfer et que je suis réglée, j’utilise au cas où un bikini noir, j’ évite le blanc !
(vous pouvez trouver des maillots spécial règles chez Fempo*)

Il est important de ne pas forcer. Dans tous les sens.

Ne pas forcer physiquement. Ne pas pousser vers le bas pour libérer le sang plus vite et ne pas s’entrainer comme une malade à juste contracter. Pour ma part mon grand enseignement a été d’apprendre à relâcher. Aller au wc et me détendre. Laisser couler doucement le sang. C’est tout aussi important (ou peut-être plus) que de contracter. Je ne contracte que lorsque je sens que ça coule et que je dois courir au wc, ce qui arrive en général quand je suis distraite, en général quand je travaille devant mon ordinateur, sans faire de pause pipi. Plus que le fait de contrôler mon sang, j’ai appris à écouter mon corps.

Ne pas forcer dans le sens de je vais y arriver à tout prix ! Et si je n’y arrive pas c’est que je suis nulle… Certaines d’entre nous ont des règles hémorragiques et perdent beaucoup de sang, plus que la moyenne, sans le savoir. Nous avons déjà beaucoup de charge mentale, nous transportons beaucoup de culpabilité alors n’en rajoutons pas !

Question quantité et question la nuit…

Pour ma part j’ai beaucoup plus de facilité à retenir mon sang lorsque je saigne beaucoup. Je crois que quand je ne saigne presque plus, comme je suis assez flémarde et pas trop stressée par le fait de tacher ma culotte, je deviens moins attentive.

La nuit je n’ai aucun soucis. Je dois juste me souvenir au matin que je suis réglée pour filer aux WC. Mais quand je dors chez des amis je mets une culotte au cas où (sécurité, sécurité !).

Quoi de plus ?

Je crois avoir fait le tours de la question côté expérience personnelle. N’hésitez pas à partager la votre en commentaire.

Et le plus important pour moi : vraiment, vraiment, vraiment, après 8 ans soit plus de 400 journées de règles et ben je suis toujours étonnée et fière quand je libère l’équivalent d’une cup dans les toilettes ! Je trouve ça toujours aussi magique et merveilleux !

* Je vous partage ces marques juste parce qu’elles font partie de celles que je connais et que je suis, sans aucune contrepartie commerciale !

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Marion Valadier

Auteur/e Marion Valadier

Voyageuse, éprise de rencontres et curieuse de tout, Marion VALADIER est une aventurière qui fourmille d’idées. Avec sa station de tournage spéciale baroudeuse, elle est constamment en mouvement, à découvrir le monde, le sac au dos, les yeux et les oreilles grands ouverts. A chaque nouvel endroit qu’elle découvre, une idée de film germe. Pour Marion ce qui importe c’est avant tout le sujet. La forme, qu’elle soit documentaire ou fictionnelle, photographique ou sonore, doit permettre de porter la thématique au mieux pour transmettre son message. Avec Rites de Femmes c'est une nouvelle aventure qui s'ouvre pour elle, transmettre à travers des formations, de manière ludique et artistique, les belles découvertes qu'elle fait !

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