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Je situe l’évènement dont il est question vers mes 11 ans.


J’ai commencé à avoir mal au ventre plusieurs heures après, pendant que j’étais repliée dans ma chambre. J’anticipais qu’il allait me falloir descendre pour le dîner, qu’il serait là, en guest star comme à chaque fois, qu’il allait me falloir faire exactement comme si tout était normal, essayer d’être transparente, invisible pour pouvoir quitter la table au plus vite.

Et puis demain il serait reparti. Et je pourrais fourrer ça très loin au fond de ma mémoire. 
Tellement loin que ça allait forcément s’effacer, disparaître.

Oublier.

C’est ce que j’ai fait.

Seulement, sans que je ne comprenne pourquoi, rien n’a plus jamais été comme avant.

La jeune personne gaie, agile, spontanée, expressive, confiante, résolue, ambitieuse que j’avais été, disparu. Sa remplaçante ferma les vannes, mis fin aux activités en cours, se désista du présent et éteignit la lumière sur l’horizon, à l’intérieur.
 

À l’extérieur je donnais le change, superficiellement. Avec une tenaille au ventre et un dos terriblement douloureux. Cette barre de métal qui me cassait le dos était apparue progressivement.
J’enviais les autres qui n’avait pas l’air d’avoir ni tenaille, ni barre de fer.  Je me disais que, sans ça, la vie devait être vraiment chouette. Je me disais aussi que, peut-être, tout le monde avait ça pareil, mais que les autres étaient plus forts, plus capables. Qu’il fallait que je m’endurcisse ? 

Les années ont passées, ainsi.
 

Une douzaine d’années plus tard, alors que je suivais un stage de ma prof Yvette Clouet basé sur la détente du muscle de la respiration, le diaphragme, une chose étonnante s’est produite !

La barre de fer s’est décrochée de mon dos ! C’était comme si on m’avait retiré une armure dorsale portée nuit et jour pendant des années !  Et cette sensation de retrouver mon dos à moi, mon vrai dos ! Souple, respirant, chaleureux !


J’ai suivi le travail d’ Yvette centré sur le diaphragme, durant trois ans. Au début la barre de fer refaisait son entrée dans certaines circonstances.

Progressivement, j’ai constaté des sensations différentes dans mon ventre. En fait, je crois que j’ai tout simplement recommencé à sentir que j’avais un ventre !

J’étais émerveillée de ces sensations nouvelles qui me redonnaient le goût d’ être avec moi-même.

J’ai pris conscience qu’une foule de petits symptômes désagréables avaient disparus. Et que j’avais vécu avec une sorte de brouillard permanent dans la tête.

Et en se libérant ainsi peu à peu, mon corps m’a invité à comprendre…et à me souvenir.

La clarté regagnée m’a permis d’entreprendre en parallèle un travail accompagné en psychothérapie pour aller entendre et accueillir ce drame que j’avais vécu, seule, longtemps auparavant. 

La respiration est au cœur de notre démarche et si tu veux aller plus loin dans ton rapport au souffle, rejoins notre module La respiration abdominale physiologique.

Marie Pénélope Péres

Auteur/e Marie Pénélope Péres

Responsable Pédagogie et auteure

Retrouvez tous les enseignements de Marie Pénélope Péres sur Rites de femmes, son l'école de self-help.

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