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Poitrine

Le dessin permet de montrer la douceur et la pudeur qu'il peut y avoir autours des poils mammaires

Poils mammaires

By Poitrine

Mes poils mammaires et moi

CA POUSSE, CHHHTTT : un témoignage de Laurence

Je vais me livrer, ça y est, sur mes poils autour de mes mamelons..

Ça fait quelques années à présent que la proposition de Marion, mon amie, de livrer mon témoignage à ce sujet tourne autour de moi. C’est marrant, ce sujet revient à nouveau.

 

Comme si c’était salvateur pour moi de le faire ici et maintenant.

J’ai grandi sans aucune figure féminine autour de moi. Le corps des femmes qui ont gravité était « mis sous pli ».

Lorsque Madame Puberté est venue frapper à ma porte, elle m’a livrée des poils. Non pas des poils sur mes jambes, mes aisselles ou bien mon pubis. Non. Sur mes mamelons.

J’étais interloquée. Je me disais :

« Mais ce ne sont pas uniquement les hommes qui ont des poils autours des mamelons ? et pourquoi moi ?».

Lorsque j’avais 18 ans, il y a eu une remarque qui a forgé cette honte, cette gêne et qui a mis l’accent sur une zone dont je ne me préoccupais pas autant.

Le dessin permet de montrer la douceur et la pudeur qu'il peut y avoir autours des poils mammaires
Cette image permet de montrer la diversité des poitrines et des poils mammaires.

Mon conjoint de l’époque, Vladimir, me dit un jour, de but en blanc :

« Je n’ai jamais vu ces poils sur une autre femme. C’est super bizarre ! »

Je suis restée figée, ne savant pas quoi répondre.

Bien plus tard, une dizaine d’années après, je participe à un atelier de gynécologie avec un groupe de femme et une sage-femme gynécologue à Toulouse. Cette professionnelle de santé proposait des ateliers où elle nous guidait dans l’auto analyse de nos organes génitaux.

Assises toutes en cercle, cette femme dévoile sa poitrine pour nous enseigner la structure de nos seins. Je remarque immédiatement avec stupéfaction qu’elle arbore avec confiance et amour de soi ses multiples poils autour de ses seins. Ils sont long, foncés. Ouaw. Je ne suis pas seule. J’ai voulu lui en parler à la fin de l’atelier mais je n’ai pas eu la confiance pour.

Je suis allée il y a presque 20 ans faire des séances de laser afin de les « éradiquer ». Une deuxième tentative quelques années plus tard. Sans succès.

Je ne vais pas vous mentir en vous disant qu’aujourd’hui je les assume. Je les accepte un peu plus oui. Les poils clairs et fin je les accueille avec très peu de gêne. Les plus épais et foncés, moins. Et c’est ok.

Je ne compte pas le nombre de fois où j’ai cherché le coin de pièce le plus calme, à la lumière et où je ne pouvais pas être vue avec ma pince à épiler.

Anticipation-Précipitation-Discrétion. Pourtant je n’ai commis aucun vol et j’agis tout comme 😊

Mon conjoint actuel est le seul avec qui j’ai pu en parler. C’est venu de fil en aiguille. C’est parce qu’il m’a dit un jour qu’il aimait mes poils que je me suis lancée comme un pirate avec son épée et son ami perroquet. Ok c’est le bon moment. J’ai un secret à te dire.

Sa réponse :

« Super Amour ! laisse-les pousser !»

Silence.

Je me suis surprise encore avant-hier à faire mon bilan express de l’état de ma pilosité-mammaire, cachée. J’essaye d’en rire. C’est un mécanisme. Peut être qu’il s’arrêtera un jour.

A toutes celles qui en ont. Vous êtes belles et vous le resterez. Avec ou sans poils.

Belle route à toutes.

 

Laurence

Cette image permet de montrer ce qui est le plus ouvent caché : les poils mammaires

Torse Nue

By Poitrine, Témoignage

Torse nue

Ou ma difficulté à m'exposer, au soleil, au vent, à l'eau, librement

Je ne porte plus de soutien gorge depuis maintenant cinq ans.

Je me souviens du premier jour où je n’en ai pas porté, en 2012, lors d’un tournage au Congo dans la brousse. Ce jour-là ce n’était pas un choix. Mon tee-shirt était trop poisseux et la majorité de mes affaires dans une maison à la capitale. Je n’avais qu’un dos-nu à me mettre et porter dessous un soutien-gorge « normal » était vraiment trop « vulgaire ». Il aurait était trop voyant. Je me souviens avoir passé une journée horrible.

Je me sentais nue, observée, j’avais l’impression que tout le monde le voyait et me jugeait.

J’étais affolée et derrière ma lourde caméra, j’essayais de cacher ma poitrine.

Quelques années plus tard, au Brésil, j’ai commencé, petit à petit, à arrêter de porter un soutien-gorge. La chaleur moite de la Bahia les rendait inconfortables. Ceci est quasiment inconsidérable pour les brésilienne et c’est la même pour le topless à la plage. D’ailleurs quand une touriste montre ses seins, la rumeur court très vite sur la plage : « Venez-voir il y a une française ! » Pareil pour les aisselles non épilées qui seraient notre adage… Incroyable non ? Serait-on plus libre à l’étranger ?

Puis je suis rentrée en France. Et au tout début je remettais des soutien-gorge lorsque j’allais à Paris voir des producteurs ou lorsque j’avais des rendez-vous important.

Revenons à nos moutons, ou plutôt à l’écume des vagues de septembre quand je faisais allègrement du topless au soleil. Non ce n’est pas vrai.

Je suis encore bien souvent la première à exposer mes seins ce qui n’est pas facile.

Et je ressens toujours beaucoup de gène quand je quitte le territoire de ma serviette, que je me lève pour aller faire un tour dans l’eau. J’entends presque chuchoter : « t’as vu comment elle expose ses seins ? Comment ils bougent à chacun de ses pas ? » Paranoïa quand tu nous tiens.

Alors que je commençais à assumer, presque à revendiquer mon état de femme libre, sauvage, seins nus, je me suis surprise à chercher mon haut de maillot de bain, pour le mettre avant d’enfiler ma combinaison pour aller surfer. Comme si je mettais un soutien-gorge. Je me suis demandée pourquoi et j’ai arrêté mon mouvement. J’ai enfilé ma combinaison, fait quelques étirement et retrouvé avec bonheur les vagues. Une fois bien épuisée, mes pauvres muscles rincés, je suis sortie de l’eau pour aller à la… douche…

Enlever la combinaison, qui colle à la peau, les seins à l’air. Dur, dur, dur. Vraiment.

Je ne pensais pas que ce geste me coûterait tant. J’ai regretté et franchement, je ne l’ai pas refait des quinze jours. Je ne suis pas encore prête. Je ne sais pas pourquoi je me suis sentie autant exposée, torse nue.

D’ailleurs pourquoi employons-nous plutôt l’anglicisme « topless » pour les femmes (donc littéralement sans le haut) et plutôt « torse nu » pour les hommes ?

J’ai repensé à mon enfance et au jour où, alors que j’étais en train de faire une randonnée en vélo avec mes cousins, mes parents m’ont dit de mettre un tee-shirt. Ils m’ont expliqué que je ne pouvais plus être torse-nue car mes seins commençaient à pousser. J’étais très jeune, une dizaine d’années, je n’ai pas compris. Pourquoi je devais porter ce tissu mouillé de transpiration alors que mes cousins sentaient le vent sur leur peau nue ? Ce souvenir, qui peut paraître tellement anodin, a été pour moi une injustice terrible.

En devenant femme, je n’avais plus les mêmes droits que les garçons et je devais me cacher.

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